Pour celles et ceux qui aiment vraiment la peinture, et résident là où je suis né dans les Pyrénées-Orientales (66) et là ou j’ai passé la première partie de mon existence, un nom associé à la clarté va souvent rejaillir. Car s’il y a bien un artiste qui dans le temps n’a pas dérogé à mettre « à la lumière » la peinture, l’on peut certainement citer celui de Michel Fourquet. Il se trouve plusieurs éléments dans le sud qui symbolisent l’unité des sensations et celle des sentiments liés. Une fracture dans le tôt, au même parfait instant où sur la Méditerranée les premiers rayons du jour naissent et flirtent avec leurs reflets dans les eaux souvent du miroir des ressemblances. Associée parfois à la nébuleuse comme au crépitement des ondes de chaleur qui fragmentent la rosée sur le Vélin, une fracture, aussi, une autre dans le tard de la matinée, passé potron-minet quand l’homme qui peint a rejoint le lieu de son travail journalier, l’atelier, cet antre éphémère qui tantôt tourné vers les premiers plissements pyrénéens, les vignes, ou vacant dans les jardins maraîchers va recevoir la pluie créatrice nécessaire pour arroser le peintre sur son ouvrage. Quand le soleil est d’aplomb tendu. Tout ce liquide coloré, absorbé donnera le la aux pures péripéties pigmentaires, sans cesse reconditionnées par le savoir du geste mémorisé pour l’éternel vers l’universel, pétri des répétitions, s’éloignant à chacune des encablures, des soubresauts d’un moral humain et d’une croyance intacte, la franchise du ton, la virulence du trait, la souplesse de ses nuances, avec sur l’instant le choix de ce qui est bon ou moins bon et sera recouvert ou marquera un autre territoire pictural. Le crépuscule enfin quand les teintes basculent vers la pénombre portant la naissance de la nuit vers toutes ces teintes encore luisantes dans les faibles tonalités du soir venant. Nous y sommes ! Chez Michel Fourquet. Nous nous devons de parler de consistance et d’abnégation, de volonté, d’affirmation, d’une marque permanente en peinture comme des vers qui traitent de tout, mais ne sont jamais les mêmes et pourtant toujours ressemblants, proches, fusionnels, indispensables.  .     

 

J’aime depuis le tout début des années 80′ le travail de Michel Fourquet. Pour ainsi dire depuis toujours et reconnu dans mon humble jugement comme un de celles et ceux qui ne s’attardent pas à l’idée de la carrière mais, plus en retrait, aux bonheurs, à la durée dans l’élan. Aussi cette oeuvre dans le temps est inestimable. Quand nous ne fonctionnons plus dans les séries des aléatoires pulsions mais, dans la chronologie des algies et des fulgurances. Sans bornes, balisées par cette modestie à s’octroyer la belle part du temps de l’Art dans son intégralité. Des 70′ d’un autre siècle aux 20′ d’un nouveau et impitoyable. Le reflux, le recouvert et l’originale fidélité à la couleur. Voyons ! ce mot nouveau enlacé avec la lumière et ses tonalités, la force du peintre qui n’exclura aucune de celles de tous les spectres, pourchassant dans les noirs et les gris chaque grésillement d’un jaune pâle, d’un vert des Aspres, d’un bleu de Calédonie. La couleur maîtresse des maîtrises de l’artiste, oblitérée, reconnue sur les pourtours de l’homme qui n’a pas peur des bords, ramène au centre et découpe la lumière en espaces pour ces enluminures et saillies, refroidies et brûlantes, enchevêtrées, libérées. Avec prégnant un sentiment permanent de justesse.   Christophe Massé 20 Mai 2024.   

 

Fugace propose plus que présente, c’est une série de portraits poétique d’un travail. Artiste que j’aime, car le travail me fascine et m’immerge dans des rêveries particulières.
Fugace hébergé par Artishere. Pour mémoire : #1 Elisabeth Querbes – #2 Cathrine Muryn. – #3 Sophie Pelletier – #4 Virginie Delannoy – #5 Céline SB – #6 Ryosuke Cohen

Michel Fourquet  © aquarelle et encre de chine sur papier – 2024