Peu dans le temps avant que la pluie ne passe sa crème luisante sur les canards en ligne, une couche de bienheureuse fraîcheur, j’avais contemplé dans l’oeil de l’enfant la source de cette interrogation nouvelle qui dispense de la posture confite et bouleverse. Il pouvait s’agir alors dans les aplats de couleur disposés avec une méticuleuse douceur, de l’idéal, présence des alvéoles de bonheur articulées en filigrane sur les pourtours de l’espace, pour que nous sachions enfin, comme pour nous dire que l’intelligence se mérite. Le tableau est posé sur le sol, à même, sans représentation dans mon subconscient, il est celui vu, rêvé, pensé dans le ciel de l’Europe et le souvenir d’un Lapin Agile sur la colline près la butte, dans les recoins, loin des bois sournois, là où tout est rompu mais autorisé et même encore ce matin sur le chemin blanc prés chez moi quand je marche dés potron-minet à contre vent les oreilles dressées avançant avec ma démarche comique. J’ai maintes fois depuis dans la cabriole qui me sort de la torpeur, renseigné les possibles, car si l’autoportrait tout court disons est une passion, celle de l’observation des autoportraits une autre, comme la consistance dans le biberon, les éternels rapiéçages incluent souvent ce miroir sans lien avec la ressource. Pourtant indispensable l’on chasse dans l’oeil et la langue du peint, dévoile le trouble nécessaire aux oriflammes des grands tableaux. Ce tableau de Benoît Pingeot est une merveille qui craque sous le pied, feuilles d’automne pour une juxtaposition précise des algies, cachet de la poste faisant foi. 

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J’aime depuis peu, et seulement après avoir partagé une exposition (Moulin de Constance – Pons (17) – été 2022avant, j’étais ignorant).. le travail de Benoît Pingeot. Comme il arrive si rarement, apprécions l’homme et le travail, leur concomitance. Individu ancien et contemporain, rupture dans le phrasé, interrogation, curiosité, mise en place de séries de panneaux informatifs pour parler des envies, des émois, de la religion ou de l’histoire, des deux, de la peinture, de l’amour du dessin, du trait, du partage de la couleur et du temps avec les humains qui observent. J’ai regagné le couloir des solitudes, l’idée de cette peinture, nébuleuse de ce que j’avais découvert en amont de la route ou plus loin après seulement quelques jours passés aux directoires, tout en sachant que côtoyer n’est pas aimé, la tendresse de l’homme qui peint toujours une gratitude dans la moue du qui est peint, c’est à dire que mise en abîme la relation est un lien recto verso qui assimile autant qu’il distord les velléités du monde nouveau les accablant des registres surexploités des limites de l’ancien. La superstructure ne résiste pas à l’art des métaphores, elle est ce miroir dans lequel ceux qui bougent ne figurent pas.      Christophe Massé 13 juin 2024.

 

Fugace propose plus que présente, c’est une série de portraits poétique d’un travail. Artiste que j’aime, car le travail me fascine et m’immerge dans des rêveries particulières.
Fugace hébergé par Artishere. Pour mémoire : #1 Elisabeth Querbes – #2 Cathrine Muryn. – #3 Sophie Pelletier – #4 Virginie Delannoy – #5 Céline SB – #6 Ryosuke Cohen – #7 Michel Fourquet 

Benoît Pingeot  © « extasie-toi poussant ma circoncision en yahvé suce le lait des nations  » – huile sur toile – 2010